dimanche 23 janvier 2011

L'école des fans

Bon dimanche et bonne humeur!

Aujourd'hui pour vous, une vidéo assez impressionnante d'une petite fille qui invente une histoire colossalement déjantée à partir de deux personnages...



J'aime particulièrement la 'baricelle'.

samedi 22 janvier 2011

Quelques pensées sur le Kindle

Vous avez un Kindle, les potes? Moi pas.

Mais maintenant, je connais un bon paquet de gens qui en ont un. Et je me suis dit qu'il était temps que je partage mes pensées fortement intéressantes sur le sujet.



Pour avoir testé l'engin une seconde et demie sur la première page d'Orgueil et Préjugés, je peux vous dire qu'au rebours du détestablement lumineux iPad, le Kindle propose une 'expérience de lecture' satisfaisante, il faut bien l'avouer. Du moins, nos rétines survivent. L'écran imite parfaitement l'encre sur le papier. De ce côté-là, pas de problème. Il est léger. Il est compact. Il s'emporte partout. Etc.

Comparé aux vrais livres?

Je ne vais pas faire ma vieille aigrie de vingt-deux ans à vous rebattre les oreilles de l'odeur et du plaisir sensuel des vrais livres qui matelassent nos murs et tout ça va se perdre, ma bonne dame, à cause de ces machins électroniques. Je n'en pense pas moins, mais je pense aussi que chacun fait ce qui lui plaît, comme l'a un jour dit un intellectuel au coeur chagrin. Pour citer notre bon président, si y en a que ça les dérange, y zont qu'à aller se casser, les pauvres cons. Je ne vais pas jeter l'opprobre sur les garnisons d'amateurs de Kindle qui se contrefichent de l'orgasme synesthétique consécutif à la lecture de vrais livres solides à plusieurs pages (enfin, je leur conseillerais quand même de relire Les Mots.)

Entre survie et piratage

Je ne pense pas qu'on risque avec les livres électroniques la même Bérézina qu'avec la musique - pour avoir traîné sur de nombreux blogs d'édition, il semblerait que l'optimisme soit de mise. L'arrivée du livre électronique présente notamment la possibilité du livre éternellement en vente. De nos jours, si un livre lambda reste en vente quatre ou cinq ans, on peut déboucher le champagne. Avec le Kindle et autres lectrices, les bouquins, une fois retirés des étagères des librairies, seront toujours disponibles sur internet. Finie l'hécatombe des pilonnages: le livre aura une deuxième vie pixellisée, et les achats de ces bouquins continueront à rapporter des royalties à peu près équivalentes à leurs auteurs.

Cette idée me plaît bien, mais il reste le problème du piratage. J'ai demandé à deux amis qui possèdent un Kindle s'ils téléchargent légalement leurs bouquins. Le premier m'a dit qu'il téléchargeait légalement une fois de temps en temps - par exemple, s'il se voyait offrir à Noël un bon Amazon qui lui permette d'acheter des ebooks.

Le second m'a affirmé tout de go qu'il ne téléchargeait rien légalement. Son raisonnement était le suivant: si je veux un livre au point de payer pour l'avoir, je le veux sur mon étagère chez moi. Donc j'achète un vrai exemplaire. Sinon, je le télécharge illégalement. Et puis il s'est 'justifié' en affirmant que de toute façon, tous les ebooks qu'il téléchargeait (illégalement) sur Kindle étaient 'de la littérature de gare' qu'il 'lit dans les transports en commun'.

Donc pas la peine de payer les créateurs. Ils n'avaient qu'à pas écrire des bouquins merdiques qui se lisent facilement, ces abrutis.

Logique.

Toujours plus

Mon deuxième problème avec le Kindle (avec l'ebook en général), c'est l'extraordinaire frénésie de téléchargement qui semble s'emparer de certaines personnes qui en ont un. L'un de mes amis m'a montré sa 'bibliothèque'. Elle contient déjà plus de 150 ebooks (il a eu le Kindle pour Noël). Cet ami n'est pas un gros lecteur. Un adulte lambda, selon les statistiques, lit 7 livres par an (j'ai les statistiques US, corrigez-moi si j'ai tort). Un 'gros lecteur' (pas un lecteur professionnel) en lit entre 50 et 100. Un peu étonnée, je m'enquiers de la raison pour laquelle il a téléchargé autant de bouquins - il ne les aura certainement pas finis avant 2015. La raison est simple.

Quand on a 150 livres sur son Kindle, on peut en commencer un, lire deux, trois pages, et puis décider que ça ne nous plaît pas, et passer à un autre.

Ah ok.

Attention, je ne suis pas une puriste obsessionnelle-compulsive du finissage de livres. En général, je finis les bouquins que je commence, mais je ne suis pas maso - si ça me saoule grave, je repose le bouquin et j'en commence un autre. Mais je pense que mon seuil de tolérance dépasse les deux, trois pages. Je précise aussi que cet ami-là a une cinquantaine d'années, donc ne fait pas partie de ma génération prétendument incapable de se concentrer pendant plus de huit minutes.

Le Kindle change déjà, et va changer énormément de choses pour les auteurs, les éditeurs et les libraires. Sans parler des étudiants - pouvoir lire articles et livres sur une tablette et chercher par mots-clefs, quel rêve. Mais il va aussi changer les manières de lire, et peut-être fragmenter nos lectures. Côté salaire pour les auteurs et éditeurs, seul l'avenir nous dira si la montée du piratage sera équilibrée par une augmentation des téléchargements légaux.

En fait, ce n'est pas le Kindle qui risque de poser problème. Ce sont ses utilisateurs.

Pour l'instant, ce que j'ai vu de ces utilisateurs me laisse perplexe, voire un peu inquiète.

mercredi 12 janvier 2011

A Day in the Life

Eurostar Paris-Londres à une heure indue. Conversation écoutée par tout le wagon:


Belle quinquagénaire éplorée pour cause de mari en grave crise de la cinquante-quatraine. Il n'est plus le même, c'est grave, on a pensé à aller consulter un psy, mais il nous fait une rébellion. C'est partiellement à cause d'Isabelle F., une collègue de boulot. Elle est divorcée, deux enfants, mais elle est brillante, tu vois, et elle l'a tout de suite pris sous son aile, et même si on ne pense pas qu'ils couchent ensemble (d'après le beau-père et le frère), c'en est presque là. La preuve, vacances à Oléron, on découvre sur le Blackberry du mari des emails d'Isabelle F. - oh, rien de vraiment compromettant, mais on est en droit de se poser des questions. "Bisous...". Bisous trois petits points?? C'est quoi trois petits points, un plan cul, un flirtage, ou rien du tout? Bref. A côté de ça, je te dis pas l'état des gamins. Etienne, lui, il rentre juste de son stage aux Etats-Unis, il trouve son père dans cet état, et sa mère qui a perdu cinq kilos. Après, il y a Thibault qui se doute bien de quelque chose. Bon, on essaie de ne pas impliquer Diane et surtout le petit Edouard, c'est pas leur affaire, tu vois, c'est pas juste de leur faire porter le poids des disputes des parents. Mais lui, il ne veut rien admettre: il dit, tu te fais des films, tu vas voir que tu vas me pousser dans les bras d'Isabelle F. à force d'insinuer des trucs pareils. Mais en même temps, il dit, nos trente ans de mariage, c'était quoi? La maison à Oléron, on n'aurait jamais dû l'acheter. Après, il y a des trucs bizarres, comme ce ticket pour Orly trouvé dans la poche de son blouson, correspondant pile aux heures pendant lesquelles il était 'endormi', d'après ses dires. Tu comprends que je m'inquiète? (les copines font oui, oui, tu m'étonnes, oh là là). Sans parler de la pauvre Diane qui avait mal raccroché le bigo et entend la voix d'Isabelle F. dire 'Oh elle a une jolie voix ta fille' - et qui se pose des questions, Maman c'est qui la dame qui était avec Papa dans sa voiture? Bon. La semaine prochaine à Marrakech, il va y avoir une discussion sérieuse, tu vois, une Discussion Sérieuse. S'agit pas qu'il fasse comme ses deux frangins et qu'il demande le divorce. L'un ne s'en est jamais remis, l'autre s'est remarié avec une étudiante en médecine avant de divorcer deux mois plus tard, mais tout le monde se doutait que ça ne pouvait pas durer.

"MESDAMES ET MESSIEURS DANS QUELQUES INSTANTS NOUS ARRIVERONS EN GARE DE LONDRES-ST PANCRAS"

(ouf)

mardi 11 janvier 2011

Vidéo du jour bonjour

J'ai découvert il y a quelques jours cette très choute vidéo d'une jeune lectrice de mon bouquin Les petites filles top-modèles, illustré par Vivilablonde et publié aux Editions Talents Hauts:



Et non, avant que vous posiez la question (comme me l'ont déjà posée plusieurs personnes... no comment), ce n'est pas ma petite cousine/ nièce/ fille d'un ami, je ne lui ai pas écrit le texte (!), et ce n'était pas moi derrière la caméra. Je ne connais pas cette jeune fille du tout, mais si elle passe par là par hasard, merci de m'avoir donné l'un des premiers sourires de l'année :)

dimanche 9 janvier 2011

Wilson, Brown, et moi

Ayant atrocement négligé ce pauvre blog, qui pleure en ce moment toutes les larmes de son corps HTML, voici un rapide résumé de choses faites à la fin de l'année dernière et non encore mentionnées. En particulier, c'est l'occasion pour moi de relater deux moments très spéciaux du trimestre dernier, où j'ai frôlé de près un archidieu et une archidéesse de la littérature jeunesse anglo-saxonne.

Tout d'abord, j'ai reçu un livre dédicacé et une carte postale de Dame Jacqueline Wilson, impératrice de la fiction jeunesse, dont je bouquinais compulsivement les ouvrages à l'adolescence. J'étais fan de l'excellent La double vie de Charlotte (même si je pensais, à l'époque, que les 'Victoriens' étaient une sorte de tribu), j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps (mille fois) en lisant et relisant A nous deux!, et j'ai adapté pour le grand écran (de mon caméscope) Une amie d'enfer, filmé avec tous mes cousins à l'âge de 10 ans, avec dans le rôle-titre moi-même grosse comme une patate.

Bref, autant vous dire que je suis tombée de nues quand j'ai appris, primo, que Jacqueline Wilson sponsorisait, pour la première fois, un prix universitaire à Cambridge, et deuzio, que je l'avais remporté. Fiesta en la demeure. Malheureusement et pour cause de neige floconneuse et antitrains, la Dame n'a pas pu se rendre à Cambridge pour la remise de prix; mais adorablement, elle m'a expédié un paquet contenant son bouquin préféré d'elle-même, Hetty Feather, et un très gentil mot. J'angoisse toutes les huit secondes qu'un incendie ravage ma maison et dévore ces précieuses reliques, je peux vous le dire. Je rencontrerai sans doute Jacqueline Wilson l'année prochaine.

Ensuite, c'est ni plus ni moins le génial Anthony Browne que j'ai vu en chair, en os et en jean noir donner une conférence à Cambridge, dans l'université d'Anglia Ruskin. Anthony Browne, qui partage avec Claude Ponti la place numéro un du meilleur auteur/illustrateur jeunesse au monde (oui oui, rienkeça, si t'es pas d'accord t'as qu'à m'en proposer d'autres mais autant te dire que t'as zéro chance de me convaincre), est le Children's Laureate en Angleterre en ce moment.

Sa présentation était absolument extraordinaire. Passons sur le fait que pour un vieillard de 58 ans, il est absurdement beau gosse. Il a passé presque deux heures à commenter des dizaines d'images extraites de ses livres, nous expliquant pas à pas toutes les décisions graphiques et narratives qui avaient conduit à tel ou tel détail. Ayant étudié en profondeur l'oeuvre du génie, j'en avais déjà repéré un bon milliard, mais apparemment j'en avais raté encore plus. Bref, c'était une après-midi majestueuse, finie en beauté par un café avec Sa Majesté ma directrice de thèse et une très bonne copine. Citation texto : "Anthony Browne a croisé mon regard!!! DEUX FOIS!!!". L'homme est en possession de deux iris fortement bleus, chères amies.

Bref, la fin du trimestre a été riche en presque-rencontres avec des membres de l'Olympe de la littérature jeunesse. Après Babette Cole, Michael Morpurgo, Salman Rushdie, Paul Auster, Jacqueline Wilson et Anthony Brown, je me prends à rêvasser de prochaines rencontres... Philip Pullman en septembre, ça, c'est déjà au programme. Mais qui d'autre? J.K. Rowling? Tais-toi, cerveau!

Et vous, quels auteurs aimeriez-vous rencontrer? Pour une conférence? Pour un café? Pour la vie?

dimanche 2 janvier 2011

Auteur/es, ceci est pour vous

Pour ceux qui écrivent et qui ont un solide niveau d'anglais, je vous plus-que-conseille cet excellent blog d'une 'éditrice anonyme' (non non, vraiment, on sait pas qui c'est), qui sévit outre-manche pour donner ses conseils et répondre aux questions des anxieux écrivaillons de notre sorte. Drôle et cruel et très informatif.

samedi 1 janvier 2011

1/1/11

Bonne année à toutes et à tous!

en ce jour étrange du 1/1/11


Résolution number one: mettre à jour ce blog plus souvent! Je l'ai un peu négligé ces dernières semaines au profit de mon blog de BD, et j'en suis désolée.

Donc à très bientôt pour plus de niouzes, et en attendant, soignez vos rhumes, vos cuites et vos gastros!