dimanche 30 août 2015

Le test de Bechdel

(Hello! je suis de retour.)

Quelques réflexions aujourd'hui sur le test de Bechdel. Le quoi? Vous connaissez peut-être ce nom si vous errez sur la blogosphère féministe d'inspiration anglo-saxonne. Alison Bechdel est une fameuse BDiste américaine, entre autres l'auteure de ce livre bouleversant et splendide et drôle et poignant qu'il faut lire à tout prix:



Voici quelques décennies, Alison Bechdel a lancé l'idée dans l'un de ses livres d'un 'test' en trois questions, à appliquer à toute oeuvre de fiction:
  • 1. Y a-t-il deux (ou plus) personnages féminins?
  • 2. Ont-elles une conversation? 
  • 3. Cette conversation est-elle à propos d'autre chose qu'un homme? 
Pour 'réussir le test' de Bechdel, on doit pouvoir répondre oui à chaque question.

Au départ, le test n'avait pas une valeur prescriptive universelle, car il était formulé par un personnage, et il n'était pas précisé ce que le test 'mesurait' exactement. Mais l'idée a été reprise par les milieux féministes et il est fréquent de voir des films, livres, etc. - surtout des blockbusters et des best-sellers - soumis au test de Bechdel. Ce site par exemple en répertorie des dizaines, avec leur résultat.

Le test de Bechdel est intéressant car il semble à première vue extrêmement minimal dans ses exigences, mais il apparaît qu'en réalité, un très grand nombre d'oeuvres échouent lamentablement à l'une des questions - voir par exemple cet article récent sur les échecs au cinéma.

En littérature jeunesse, il est facile de voir que de nombreux classiques ne réussiraient pas le testLe petit prince et tous les albums des Schtroumpfs échoueraient dès la première question; la vaste majorité des Astérix, Tintin, Babar ou des Petit Nicolas échoueraient à la seconde question. C'est plus inquiétant de voir que de nombreux livres contemporains échouent aussi - je ne vais pas en nommer, pour des raisons auxquelles je viendrai ci-dessous, mais j'en vois souvent.

difficile de réussir au test de Bechdel quand Gargamel n'a pas pris la peine de créer des copines à la Schtroumpfette
Il y a beaucoup de livres qui réussissent le text mais vraiment de justesse, comme Harry Potter à l'école des sorciers, dans lequel on a une mini-conversation entre Molly et Ginny: deux lignes dans tout le livre, comme le souligne ce lien

Mais que mesure exactement le test de Bechdel, et quelles conclusions en tirer? On voit beaucoup dire qu'un texte qui réussit le test est 'féministe', mais c'est faux, car les critères du test sont extrêmement minimaux; c'est justement son intérêt. Le fait que le test soit si minimal est fait exprès: il est d'autant plus frappant que même avec un niveau d'exigence aussi bas, tant de films échouent.

Par exemple, le test ne mentionne pas l'importance des personnages féminins, ni le contenu de leur conversation. Si on a deux personnages très secondaires qui s'alpaguent dans un coin, hop, on réussit le test. Si ces femmes parlent chiffons ou d'affaires domestiques ou de gamins ou de recettes de cuisine, bingo, et pourtant il est difficile d'argumenter que ça vaut beaucoup mieux que de parler de mecs.

Twilight réussit le test, figurez-toi.

Il semblerait donc plus adéquat de dire l'inverse, c'est-à-dire qu'un texte qui échoue au test de Bechdel est 'sexiste', ou du moins franchement problématique du point de vue de la représentation des femmes; en d'autres termes, de dire que c'est un test dont les résultats négatifs sont plus significatifs que les résultats positifs.

Cependant, même compris comme cela, le test de Bechdel a ses limites. D'abord, il y a des cas compliqués. Prenons Le jour où je me suis déguisé en fille (The Boy in the Dress), de David Walliams:

Passe-t-il le test de Bechdel? Oui, stricto sensu, mais vraiment pas brillamment: Lisa, l'héroïne, échange quelques mots avec avec sa prof, et plus tard très brièvement avec un groupe de filles. Mais le contenu de la conversation avec les autres filles est vraiment superficiel: il est question uniquement de maquillage et de fringues.

Par contre, quand c'est Dennis qui est déguisé en fille (devenant Denise), les conversations entre lui/elle et Lisa sont beaucoup plus intéressantes et sophistiquées. Mais est-ce alors un personnage masculin ou féminin qui parle? Il est également difficile de dire qu'un livre qui ferait s'évanouir toute la Manif pour Tous pour sa représentation plus que fluide du genre est 'sexiste'.

De plus, il y a personnage masculin et personnage masculin; on peut parler d'un homme parce qu'on veut le mettre dans son lit, ou on peut en parler pour d'autres raisons. Un roman qui suivrait la route de cinq Femen en entraînement intensif pourrait très bien échouer au test de Bechdel.  

Enfin, il y a évidemment des livres qui par définition échouent parce qu'il est crucial pour leur représentation du monde qu'il n'y ait pas ou peu de femmes, ou qu'elles ne parlent pas entre elles, comme La voix du couteau de Patrick Ness.

Donc il vaut mieux comprendre le test de Bechdel non pas comme une 'mesure', positive ou négative, du 'sexisme' d'un livre - et résister à la tentation de faire des 'dénonciations' outrées de ceux qui 'échouent'. C'est plutôt comme une façon d'explorer, de questionner, les rapports entre les sexes dans une histoire. Le test n'a aucun intérêt s'il ne s'inscrit pas dans une réflexion plus large.

Je me demande évidemment souvent si mes propres écrits réussiraient le test de Bechdel, mais pas pour m'auto-censurer; plutôt pour prendre conscience de ce qui est sous-jacent à mon écriture du féminin ou du masculin. Par exemple, pour mes romans ados:
  • Les petites reines réussit sans problème le test (ouf!), car il y a beaucoup plus de deux personnages féminins, qui ont un très grand nombre de conversations, qui souvent portent sur autre chose qu'un homme. 
Souvent, d'accord... mais c'est loin d'être toujours le cas. Une très grande quantité des conversations entre Mireille, Hakima et Astrid, et presque toutes les conversations entre Mireille et sa mère, ont pour objet central un ou plusieurs hommes: Klaus, Philippe Dumont... ou le bébé à venir, qui est... un garçon.

Au-delà des conversations, le test de Bechdel peut être ici élargi aux motivations des personnages féminins. Ici, les raisons pour lesquelles les trois filles font du vélo sont uniquement des hommes: Klaus, le Soleil, et Indochine. Et l'antagoniste, Malo, est aussi un homme et donc un objet de conversation important.

Ce n'est pas anodin d'avoir, dans un roman qui se veut et qui a été caractérisé par beaucoup de 'féministe', de très nombreuses motivations à la fois positives et négatives qui émanent de personnages masculins. Ca m'interpelle donc sur ce que je considère implicitement comme des raisons naturelles d'agir ou de réagir: je dois bien me rendre à l'évidence que je parle dans ce livre de jeunes filles principalement mises en mouvement, poussées à agir, par des hommes.

  • Comme des images réussit, mais tout juste, le test de Bechdel. Mais ce ne serait pas choquant pour moi qu'il échoue, car il est justement question dans Comme des images de l'impossibilité pour les jeunes filles d'échapper au regard des garçons. 
Echouer au test de Bechdel peut vouloir dire représenter de manière réaliste la difficulté pour des femmes d'échanger des paroles non centrées sur leur rapport aux hommes; et cela peut être fait pour dénoncer cette situation.
  • La pouilleuse réussit le test de Bechdel. Mais dans quelles conditions? 

Il y a deux personnages féminins adolescents, mais la seule conversation qu'elles ont qui soit identifiable (il y a aussi des dialogues non attribués) est à propos d'un garçon.

Ce qui fait que le livre passe le test, c'est qu'il y a, d'une part, un épisode de torture psychologique entre une adolescente et une petite fille; et, plus tard, une conversation entre une adolescente et une vieille dame à qui elle donne un bain. On voit bien ici que les deux conversations sont aux antipodes l'une de l'autre et qu'il est difficile d'en tirer des conclusions quant aux aspects, positifs ou négatifs, de ces rapports entre 'femmes'. 

Bref, le test de Bechdel est un outil très intéressant globalement, car il permet de mettre en lumière à grande échelle le manque de personnages féminins et d'interactions entre elles dans les industries culturelles; il est intéressant quand il n'est pas une 'condamnation', mais plutôt un moyen de se poser des questions sur la quantité et la qualité de ces personnages féminins et de leurs échanges.

Je sais que de nombreux/ses lecteurs/trices ici sont auteur/es, alors je serais très curieuse de vous lire dans les commentaires:
  • est-ce que vos/votre livre/s réussisse/nt le test?
  • plus intéressant encore, qu'en pensez-vous? quelles questions et réflexions tirez-vous de ce 'résultat'? 
Et pour ceuzécelles qui sont lectrices et lecteurs, je vous invite à faire de même à propos d'un livre récemment lu...

24 commentaires:

  1. NDLR: Ben??? où est passé le commentaire de notre Auguste Mars préféré?

    je le remets ici: "Le notre c'est bon !!! Il faut dire que ma sœur est sacrément bavarde. Elle cause avec Sara, avec maman, avec Inès et même avec Isabelle. En plus, vu que les garçons ça ne l'intéresse pas des masses ( enfin, à part moi vu que je suis un beau gosse et tout et tout..) elle parle de tas d'autres choses, genre comment nettoyer une tâche de sang, et du coup c'est super pas sexiste ��"

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    1. Ben voilà ! c'est parce que je suis un garçon que j'ai disparu ? C'est super sexiste ça ;-)

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    2. à mon avis c'est les autodafeurs de commentaires qui l'ont fait disaparaître...

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  2. Passionnant! Je ne connaissais pas, mais effectivement, ça fait réfléchir, et je garderai ça en tête lors de mes lectures à venir ;) Merci!

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  3. Extrêmement intéressant, comme toujours...
    Bon, moi, c'est loupé. J'ai en effet écrit un roman et j'échoue. 1- j'ai plus de deux personnages féminins mais 2- aucune interaction entre eux. Néanmoins, en y réfléchissant, je ne dirai pas pour autant que c'est sexiste ou révélateur.
    1 personnage masculin central
    1 papa
    1 libraire
    1 meilleur ami
    2 autres amis
    1 grand-mère
    1 maman
    1 potentielle petite amie

    Je crois que j'échoue assez bien dans les amis, mais après le roman tourne autour de la grand-mère et de sa relation avec le héros. Et étant donné que la grand-mère et la mère sont mortes, il est difficile de les faire interagir.
    Bon je n'essaie pas de me justifier et tu réussis très bien à me faire réfléchir même si comme tu dis les textes que nous écrivons sont plus complexes qu'un simple test.
    Dans mon cas, je dirais qu'on évolue effectivement dans un monde masculin qui nous contraint. J'ai toujours eu du mal à évoluer dans certaines aspérités de cette société : pourquoi en tant que garçon je n'aurais pas le droit de m'intéresser "aux trucs de filles" ? Pourquoi en tant que garçon je n'aurais pas le droit d'avoir surtout des amies filles ? Peut-être que c'est cette deuxième question qui m'a aussi poussé à mettre des relations masculines dans ce roman principalement (même si je voulais aussi montrer que les garçons aussi, ont le droit à leur sensibilité !)
    Merci, en tout cas pour ce bel article.

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    1. Merci Tom! c'est exactement le genre de réflexion que le test peut lancer en effet. Et ce que tu soulignes ensuite est parfaitement vrai. Notamment pour la lecture... Tu es un exemple parfait que la lecture est (ou devrait être) une activité non genrée!

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  4. Je me pose des questions depuis longtemps sur le fait que j'écris plus souvent des textes dont le personnage principal est un garçon. cela m'est en quelque sorte plus "naturel". Moi qui suis d'une génération antérieure à la tienne, je crois que j'ai compris très jeune que je vivais dans un monde où les garçons avaient le rôle le plus intéressant. J'étais donc un garçon manqué absolu et je pense qu'il en reste des séquelles...

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    1. ah c'est intéressant, moi j'ai très peu (seulement 2... enfin 1 1/2) personnages principaux masculins dans mes livres...

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  5. Intéressant cet article mais que vaut un tel « test » ?? Faudra-t-il maintenant que la littérature, bridée par ce test, se conforme à des canons relatifs au sexe des personnages et que les œuvres soient jugées « sexistes » ou pas. ? Pourquoi pas un test :
    1. Y a-t-il deux (ou plus) personnages masculins ?
    2. Ont-ils une conversation ?
    3. Cette conversation est-elle à propos d'autre chose qu'une femme ?
    Une auteure dont le livre échouerait au test sera-t-elle mise au pilori et dénoncée comme traître à la cause féministe ? On entrevoit les dérives absurdes que peut entraîner un point de vue aussi réducteur et, franchement, sans intérêt. Il est bien plus passionnant de s’interroger sur la valeur littéraire d’un roman, d’en analyser le style s’il le mérite et, tout simplement, de trouver du plaisir à le lire.

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    1. C'est précisément ce dont je parle dans l'article... le test a ses limites, mais il est tout de même intéressant car il offre un recul sur la représentation des sexes. La valeur littéraire est une autre question, qui peut n'avoir rien en commun avec le sexisme d'un livre (ex. Belle du Seigneur...) :)

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  6. Les miens le réussissent.
    Je pense que le teste est intéressant, dans la mesure où il met l'accent sur le sexisme de nos sociétés, mais qu'il doit être considéré en tant qu'"alerte", et non "vérité". Les exemples que tu donnes Harry Potter et Twilight en sont un bon exemple. Plus intéressantes, à mon sens, sont les analyses qui peuvent découler de ce test.

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  7. Merci pour cette découverte ! Je vais soumettre au test les textes que je propose à mes élèves, on n'est jamais trop vigilante. De mémoire ceux du manuel de français (certes un peu réducteur car ce sont des extraits, mais probablement significatif quant aux choix) échoueraient tous !
    Bonne rentrée !

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  8. Très intéressant, comme toujours, Clémentine ! J'ai 2 romans qui échouent (bizarrement, les 2 chez Gallimard) : "L'été où je suis né" et "Les copains le soleil et Nabila". Mais pour ma défense les garçons qui y évoluent sont essentiellement préoccupés par les filles (copines, soeurs ou mères) et ne parlent que de ça, quasiment. Envie de dire que je remarque que dans les classes, souvent, les garçons se plaignent que j'ai majoritairement des héroïnes alors que j'ai strictement la moitié de héros garçons et la moitié de filles. Ils se sentent mis à l'écart lorsqu'on ne parle pas d'eux directement (une drôle de paranoïa). Alors qu'on sait que les filles sont éduquées pour se sentir concernées quel que soit le sexe du héros. Je dis souvent aux filles qu'elles ont beaucoup de chance d'être entraînée - bien malgré elles- à cette qualité empathique, et aux lecteurs garçons qu'ils se privent de la compréhension de la moitié de l'humanité, ce qui leur donne une chance en moins de bonheur par rapport aux filles.

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    1. Très bonne réponse que je garde en mémoire, Florence...

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  9. J'adore être bousculée dans mon quotidien morose par ce genre d'article. Merci Clémentine de mettre en lumière sur ce blog ces questions passionnantes. On a vraiment l'impression de se coucher moins bête.

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    1. merci! ravie que ça te soit utile. Mais va pas te coucher tout de suite, il est que 17h.... :)

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  10. Cet article est très intéressant, je ne connaissais pas du tout ce test ! Je me demandais par "conversation" la créatrice du test s'attend à ce que ce soit du discours direct ou le discours indirect fonctionne-t-il également ? Certains romans ne comportant presqu'aucun dialogues et se concentrant principalement sur le discours rapporté.
    Ce que je trouve très étonnant c'est que ce test est féministe mais que certains romans épousant la cause féministe ne le réussissent pas, car il n'y a qu'un seul personnage féminin dans le roman ou presque. Je pense à La petite dame dans la grande maison, de Jack London, que j'ai lu récemment (il le réussit peut-être de justesse, le personnage principal féminin échangeant deux phrases avec l'une de ses demi-soeurs).
    Je pense que c'est un test très intéressant pour les auteurs qui souhaiteraient analyser rétrospectivement leurs textes mais que pour le lecteur cela l'est moins (on peut interroger un texte sur son féminisme, son sexisme ou son équilibre différemment et souvent inconsciemment).
    (Au fait, il y a un épisode des schtroumpfs qui réussit ce test, la schtroumpfette allant trouver Gargamelle pour qu'il lui façonne une amie (si je me souviens bien)).

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    1. Intéressant de se demander si le discours indirect est concerné! et oui, en effet, c'est bien là l'une des grandes limites de ce test.

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  11. Pour paraphraser Oscar Wilde
    “There is no such thing as a moral (sexist) or an immoral (a non sexist) book.
    Books are well written, or badly written. That is all.”

    ― Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray

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  12. ou bien:
    “There is no such thing as a moral (a non sexist) or an immoral (sexist) book.
    Books are well written, or badly written. That is all.”

    ― Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray

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  13. je ne connaissais pas ce test (très intéressant par ce qu'il révèle), mais c'est un fait indéniable : j'ai commencé par écrire des histoires avec un personnage principal garçon, parce que ça me semblait plus "logique". Depuis 5/6 ans, mes héros sont très largement des héroïnes, et je prends grand soin de mettre des filles dans les personnages secondaires, et de les faire exister réellement. Ce qui m'inquiète, et je m'en rends compte à l'instant seulement, c'est que je suis obligée de le faire CONSCIEMMENT... :/

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  14. Moi ce qui m'a plus dans Comme des images et dans Les Petites Reines, c'est le fait de ne pas conclure justement par une réussite amoureuse hétérosexuelle pour l'héroïne. D'une part je trouve ça toujours décevant quand l'héroïne laisse tomber tout ce qu'elle fait pour un garçon (genre "ma vie n'avait aucun sens avant l'amour") et je trouve que finalement l'homosexualité féminine est assez peu représenté, alors qu'en littérature ado, ça vaudrait le coup d'en parler... non ? (Je sais c'est un peu hors-sujet, quoique...)

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