mercredi 29 août 2018

Io et Zeus, au galop aujourd'hui...

Une semaine pile poil après Brexit Romance, voici mon petit deuxième de la rentrée:

ill. Aline Bureau




Il est pas joli comme tout, mon roman mythologique aux éditions Nathan, dans la superbe collection 'Histoires Noires de la Mythologie Grecque', dirigée par Marie-Thérèse Davidson?

(La réponse est oui. Il est trop trop joli.)

Bienvenue donc à Io, pour l'amour de Zeus. Je suis très fière de ce petit titre qui suit Io, jeune prêtresse séduite par le roi des dieux - et le séduisant en retour, et j'ai adoré faire le récit de cet amour. Amour qui la transformera en génisse, jusqu'à ce que, poursuivie par un taon, elle s'élance au grand galop vers un nouvel avenir...

Io, pour l'amour de Zeus, et Brexit Romance: il dit qu'il voit pas le rapport? Pourtant, je les ai écrits en même temps, l'été dernier: Io le matin tôt, Brexit le soir en rentrant du travail. C'est la première (et la dernière fois j'espère) que je m'astreignais à une telle discipline, contrat oblige. Mais les deux projets, je crois, se sont fertilisés l'un l'autre. Io a gagné en sensualité, au contact des grands ados et jeunes adultes de Brexit Romance, et ma Grande-Bretagne fictive a gagné en magie, à force de se frotter à la Grèce mythique où tout peut arriver. Et puis des falaises du Yorkshire à celles de la Grèce, d'hier à 2017, les amours illicites sont toujours aussi exaltantes...

J'ai adoré le retravail éditorial rigoureux et généreux sur ce petit bouquin, pour lequel j'ai eu l'entier loisir de faire d'Io une jeune fille travaillée par la découverte du désir, de la liberté, de la question de l'identité. J'ai vraiment tenté de m'engager dans une expérience de pensée, darrieusecquoise à souhait, d'être dans la peau d'une vache pendant une centaine de pages. C'est un bonheur de faire partie d'une collection très utilisée dans les collèges, mais dont les versions des mythes grecs ne sont pas le moins du monde anesthésiants, sucrés, adoucis. Il est question de sexe, de jalousie, de vengeance, de corps qui se transforment et de volontés qui s'aiguisent. 

J'espère qu'il vous plaira, et si vous êtes prof ou élève, n'hésitez pas à le commander pour votre CDI, et à lui faire vivre sa vie dans les classes...

mercredi 22 août 2018

Il sort TODAY! Will you Brexit Romance?


Il y a exactement un an, j'étais en train de transpirer toute la sueur de mon corps sur la réécriture de ce damn book did I say that out loud? charming roman que j'ai le bonheur de vous présenter aujourd'hui...

Welcome to the world, Brexit Romance!

C'est l'histoire de Justine Dodgson, Londonienne d'une toute petite vingtaine d'années, qui crée une start-up avec une appli, parce que si à vingt-cinq ans t'as pas créé de start-up avec appli, c'est que t'as raté ta vie. La start-up en question s'appelle Brexit Romance, et elle vise à matcher avec précision tel.le Britannique avec tel.le Français.e, dans l'espoir qu'elloului obtienne le passeport français - et donc Européen - d'ilouelle. 

C'est l'histoire de Cosmo Carraway, lord dandyesque des landes yorkshiroises, qui voudrait bien se trouver une petite Française par ce truchement-là, mais une qui soit bien traditionnelle comme il se doit, parce qu'il vient d'un milieu où le Millennial se chasse à la chevrotine...

C'est l'histoire de Marguerite Fiorel, jeune Grenobloise rêveuse et soprano à la voix aiguisée comme un canif, qui vient chanter une nuit - one night only! - à l'opéra de Covent Garden, et rêve de petits lapins et de grands domaines aristocratiques dans l'Angleterre de son imaginaire dix-neuvièmiste...

C'est l'histoire de Pierre Kamenev, maître de chant de la précédente, Marxiste-Léniniste-allergique-à-l'amour-et-à-toute-chose-qui-ne-concerne-pas-la-musique-classique, qui essaie vainement de faire comprendre à sa protégée que la Grande-Bretagne ce n'est pas autant tasse de thé et motif Liberty qu'elle ne le pense...

Et c'est l'histoire, enfin, de tout un petit cosmos d'europhiles et d'europhobes de dix-sept à vingt-sept ans, embringués dans un grand jeu de je t'aime, me neither avec eux-mêmes, avec le reste du monde, avec les un.es les autres, et avec une camionnette à glaces.

Should you wish to read it, vous pouvez vous sentir libre de le faire, aucune pression at all, et je suis very sorry du dérangement à votre journée que cela pourrait occasionner. In fact, c'est beaucoup trop honteux de penser que je prends votre temps d'une telle manière. Abandonnons tout ce projet, voulez-vous? Faisons comme si tout cela n'avait jamais existé, cela nous sauvera bien des soucis et des embarras.

Si malgré tout vous étiez assez gentil.le pour le lire nonobstant, I do hope que ça vous plaira différemment de Songe à la douceur et des Petites reines. Parce qu'il n'est Ni L'un, Ni L'autre, sinon on s'ennuierait.


Et suivez les hashtags sur les réseaux sociaux comme Alice suit le lapin blanc, j'ai vu passer des mises en scène very loufoques de la couv. Je ne peux pas promettre qu'aucun être humain n'a été maltraité pendant les prises photographiques.

Brexitement vôtre!

jeudi 26 juillet 2018

A distance!

Tu y crois, toi, que ça fait depuis le 16 mai que je n'ai rien écrit sur ce blog? Je promets que je n'ai pas chômé depuis, c'est sans doute ce qui justifie cet ingrat abandon. Je vais m'y remettre, je le jure, car j'ai dix mille news en attente.

Dont celle-ci...


L'école Les Mots, ça vous dit quelque chose? C'est une école d'écriture fondée par Elise Nebout et Alexandre Lacroix, et j'avais déjà eu l'occasion de faire des ateliers d'écriture là-bas l'année dernière.  Les locaux, dans le 5e arrondissement de Paris, sont supersublimes et mégabienplacés, mais imagine que tu es, comme moi, une femme heureuse et épanouie, et néanmoins résidente de la grande province de Tréloin-sur-Paparisienne? Comment tu fais?

Eh bien, ils ont pensé à tout. On vous propose un atelier d'écriture à distance, de 10 semaines, entre le 27 août et le 29 octobre de cette année. 

En voici la description:

UN ATELIER À DISTANCE, COMMENT ÇA MARCHE ?
C’est simple : chaque lundi, vous recevez dans votre boite email un exercice d’écriture proposé par Clémentine Beauvais, autour du thème qu’elle a choisi, « Ecrire l'enfance ». L’exercice, portant sur la prose et la narration, est à faire chez soi. Il s’agit donc d’un atelier où l’on écrit quand on veut, dans le train, tard la nuit, tôt le matin… mais en solitaire. Le vendredi, vous envoyez votre texte et Clémentine vous fait un retour personnalisé sur les points forts et les points faibles du texte, en vous donnant des conseils pour la suite. L’idée étant bien sûr de progresser… Par ailleurs, à travers un groupe Facebook, vous pouvez partager vos textes avec les autres participants de cet atelier à distance, et lire les leurs, rejoignant ainsi la petite communauté des « élèves » de Clémentine.

Et mon atelier à moi, il est sur ce sujet-là, qui m'intéresse un peu, comme vous le savez:

ÉCRIRE L'ENFANCE

« Un soir, Max enfila son costume de loup. Il fit une bêtise, et puis une autre...»
(Max et les Maximonstres, Maurice Sendak)
« Le petit garçon qui s’appelle Robert Payen entre dans la classe le dernier en criant qui c’est qui veut voir ma quéquette, qui c’est qui veut voir ma quéquette. »
(L’Opoponax, Monique Wittig)

Essayer d’écrire l’enfance, c’est toujours louvoyer entre deux écueils : l’un, une mauvaise imitation d’une voix enfantine, faussement légère, pseudo-naïve ; l’autre, une voix didactique, adulte, surplombante et donc… plombante. Qu’on ait pour lectorat principal des enfants ou des adultes, rendre avec justesse la complexe simplicité de cette singulière époque de la vie est un colossal – et passionnant – défi d’écriture.
C’est le défi fixé par cet atelier d’écriture de dix semaines, où l’on tentera de se hisser à la hauteur littéraire de l’enfance, et de trouver une ou des langues pour dire ce qui est in-fans – étymologiquement, sans langage – avec des exercices visant à l’écriture de textes jeunesse, ‘vieillesse’, ou les deux à la fois.


Venez donc suivre l'atelier si le coeur vous en dit et si la motivation y est: il va falloir écrire! Le nombre de places est très limité. Vous pouvez vous inscrire, et lire tous les détails supplémentaires, à ce lien!

A bientôt peut-être,

Clem

mercredi 16 mai 2018

Plongez dans Swimming Pool... oui je sais c'était un peu facile

Je te néglige, adorable lectorat de blog, et j'en suis honteuzéconfuse. Mais j'ai des nouvelles là aujourd'hui:

(t'as vu pour fêter ça je repeins mes lettres en bleu)



Il est sorti!

Je croyais qu'il sortait aujourd'hui et en fait c'est déjà HIER que la grande et forte Kasienka a plongé dans les rayons des librairies... Chères lectrices, chers lecteurs qui avez adoré Inséparables, je vous invite vraiment à découvrir Swimming Pool, le nouveau (mais chronologiquement plus ancien) roman en vers de Sarah Crossan, que j'ai eu le bonheur de traduire pour Rageot Editeur. La magnifique couv est de Hello Marine.

C'est une vraie histoire d'Angleterre, de la vraie Angleterre, pas celle que vous fantasmez en regardant Downtown Abbey ou Coup de Foudre à Notting Hill: celle des villes ni moches ni belles, avec des gens qui se retrouvent à vivre là on ne sait pas trop comment, avec des ronds-points, des bus aux vitres maculées de sauce tomate, des magasins à un pound, des maisons toutes pareilles où habitent des familles recomposées, des ados qui s'embrassent dans un coin de parc avec leur chemise d'uniforme du lycée froissée à moitié sortie du pantalon.

C'est l'histoire de Kasienka qui débarque à Coventry, tout juste arrivée de Pologne, pour retrouver son père qui est quelque part par là. Sa mère est convaincue qu'elle le retrouvera, et qu'ils repartiront pour Gdansk pour être à nouveau une famille. Kasienka est moins optimiste. Mais elle va découvrir le collège anglais - et les persiflages des nymphettes environnantes - la langue anglaise, un Anglais, une sorte-de-famille, un voisin qui met de la lumière dans tous ses sourires, et surtout la natation.

C'était le tout premier roman en vers que j'aie lu et il m'a beaucoup marqué. C'est vraiment émouvant aujourd'hui d'avoir pu le traduire. Je lui souhaite d'aller aussi swimmingly que possible, sous un umbrella à Coventry ou ailleurs, dans un jardin (anglais), sur un rivage (de la Manche)... Et si vous avez de l'eau dans les yeux, c'est qu'il vous pleut sur le visage.


vendredi 23 février 2018

Ameline, joueuse de flûte

Mon dernier bébé est arrivé! Il est en librairie depuis deux petites semaines déjà, et je viens de le recevoir chez moi....

Sa grande soeur était là pour l'accueillir:


Ameline, Joueuse de flûte (c'est son nom) est une réécriture - ou plutôt une suite - du fameux conte du Joueur de Flûte de Hamelin. C'est illustré, comme La louve, par le merveilleux Antoine Déprez, et je suis ravie de voir enfin l'objet final après deux ans d'écriture et d'illustrations...



La petite Ameline aime écouter les contes terrifiants que lui raconte son grand-père - en particulier une certaine histoire de flûtiste, de rats et de peste. Mais son grand-père meurt, et elle est envoyée vivre dans un hameau silencieux et tranquille, rempli de chats, où sa famille adoptive - qui la bourre de délicieux gâteaux - semble ignorer complètement l'existence dans le village de toute une cohorte d'enfants, avec qui Ameline joue pourtant tous les jours... 

Vous pouvez en feuilleter des extraits ici. C'est une histoire aux pieds mouillés, près d'une rivière, dans des teintes gris-vert, alors je suis allée prendre des photos près de ma propre rivière (la Ouse!) pour célébrer ça:



Et voici quelques-unes de mes planches préférées...




Je vous laisse découvrir cette nouvelle histoire, qui aura, je l'espère, le même effet que La louve sur ses lecteurs et lectrices. C'est aux éditions Alice, et comme toujours, si ce n'est pas dans votre librairie du coin, il faut le commander. Au libraire!

Plein de bises mouillées depuis ma rivière...

jeudi 25 janvier 2018

Venez faire un doctorat avec moi!

Dear readers,

Certain.es parmi vous sont sans doute universitaires dans le fin fond de leur soul et il n'est pas impossible que vous envisagiez un petit doctorat dans des temps pas trop éloignés.

Si c'est le cas, et que de plus l'idée de travailler avec moi vous intéresserait, alors je vous en conjure, envisagez de me proposer un projet de recherche. York vient de publiciser toute une liste de sujets de recherche ici. Il y a 3 bourses d'études a la clef cette année - ce sera compétitif, évidemment, mais pas impossible d'en décrocher une.

L'un des projets est le mien: British children’s engagement with literary translation: Contemporary challenges and practices. (cliquez pour ouvrir)

Si la perspective vous intéresse, et que vous remplissez les conditions détaillées ici, candidatez, candidatez donc! 

Vous me rejoindriez dans le chouettissime Department of Education de ma super fac, dans l'une des plus belles villes d'Angleterre.



La deadline est le 1er mars. Ecrivez-moi si vous voulez plus de détails: clementine.beauvais@york.ac.uk.

Une précision au cazou: évidemment, il faut que ce soit en anglais.

Abonentendeur...


mardi 9 janvier 2018

Winner incontesté toutes catégories confondues du spoiler

Salut vous et bonne année !

J'ai un cadeau. Vous vous souvenez de mon petit billet 100% jurons et juste colère sur les éditeurs de classiques qui nous spoilent l'intrigue sur la 4e de couv ou dans les notes de bas de page ? C'était , allez lire si tu t'en souviens pas.

En ce beau début d'année 2018 je suis heureuse de vous annoncer que j'ai trouvé le champion du monde du spoiler d'intrigue en 4e de couv mais alors tellement que c'est la crème de la crème du divulgâchis parmentier à la sauce Nantua-pas-fait-ça-quand-même-mais-si-faut-croire-que si.

NB: si vous me suivez sur Instagram, vous risquez de voir la couv de ce livre, donc vous saurez lequel c'est; continuez à vos risques et périls.

Mesdames et messieurs, sous vos yeux éplapourdis:

Vraiment il va falloir qu'on me rassure parce que je crois qu'on est en présence d'un esprit d'une rare malveillance et je m'inquiète de la possibilité qu'il soit en ce moment même en liberté dans la nature, parcourant les rayons de l'écume des pages l'air normal, enfin normal bourge façon je suis éditeur de classiques mais j'ai goûts simples quant aux inutiles petits foulards en soie que je porte sous le col de ma chemise, et donc que cette homme là soit libre de ses mouvements, entre les épais tomes dégoulinant d'intrigues, attendant que quelqu'un près de lui se mette à feuilleter un bouquin qu'il a lu pour pouvoir impromptument hurler L'HÉROÏNE MEURT À LA FIN !!! ou C'EST LE MEILLEUR AMI DE LA VICTIME QUI A FAIT LE COUP !!!

Et se réjouir du désespoir de l'infortuné qui avait osé vouloir lire un livre un peu aussi pour l'intrigue, l'intrigue, ah l'intrigue, cet atroce hameçon à lecteurs arriérés.

Bon.

Rant over, my darlings.

Back to the books.